Photo copyright Jean-François Duval 1992. All rights reserved. |
J’ai pris cette photo en 1992 à la frontière de la Somalie et du Kenya.
Le camp de Liboï comptait alors 50'000 réfugiés. Ces trois jeunes filles
m’ont souri, ou du moins ont souri devant mon objectif. Leur sourire
perdure aujourd’hui sur ce diapositive depuis vingt ans. Comme si elles
n’avaient pas bougé, jamais bougé. Or, effectivement, elles n’ont
probablement pas bougé – sinon à l’intérieur du camp, qui était vaste.
La situation n’a cessé d’empirer, d’autres camps se sont encore créés,
ont gonflé. Que n’ai-je fait pendant ces vingt années ? Combien de fois
le tour de la planète ? Et elles ? Sans doute déjà vieillies et flétries,
toujours au même endroit. Le temps passe et ne passe pas, disait à
peu près Héraclite. Pour elles et pour moi, le temps a sans doute
passé différemment. Mais qui peut tenir pour certain que j’ai vécu
plus qu’elles, ou elles moins que moi ?
m’ont souri, ou du moins ont souri devant mon objectif. Leur sourire
perdure aujourd’hui sur ce diapositive depuis vingt ans. Comme si elles
n’avaient pas bougé, jamais bougé. Or, effectivement, elles n’ont
probablement pas bougé – sinon à l’intérieur du camp, qui était vaste.
La situation n’a cessé d’empirer, d’autres camps se sont encore créés,
ont gonflé. Que n’ai-je fait pendant ces vingt années ? Combien de fois
le tour de la planète ? Et elles ? Sans doute déjà vieillies et flétries,
toujours au même endroit. Le temps passe et ne passe pas, disait à
peu près Héraclite. Pour elles et pour moi, le temps a sans doute
passé différemment. Mais qui peut tenir pour certain que j’ai vécu
plus qu’elles, ou elles moins que moi ?
Nos prières sont poétiques, Jean-françois Duval.
RépondreSupprimerDays run away like wild horses over the hills, Charles Bukowski.
Vapeur des vapeurs, tout est vapeur !, L'Ecclésiaste.
Il s'appelait Germinal et était garçon d'étage, Roland Jaccard.
Lire, en marchant, un Journal éphémère.
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