dernier tabouret au bout
j’examine
toujours le bois du
bar,
son grain, les éraflures, les
brûlures
de cigarette.
Il
y a quelque chose là mais je
n’arrive
pas tout à fait à comprendre ce que
c’est
et
ça me fait continuer sur ma lancée.
un
autre truc, c’est de regarder ma
main
autour du
verre.
il
y a quelque chose dans le fait d’avoir
sa
main autour
d’un
verre qui est gentiment
fascinant.
Et,
bien entendu, il y a ce truc-ci :
tous
ceux qui se saoulent le font :
avec
l’ongle du pouce lentement
on
arrache l’étiquette
d’une
bouteille de bière qui a
trempé
dans l’eau glacée.
fumer
des cigarettes est une bonne façon d’assurer
aussi,
en particulier aux heures du tout petit
matin
avec les stores vénitiens
dans
son dos,
la
fumée monte en volutes et forme ses
motifs
divergents.
ça
te donne un sentiment de
paix
et
ça vraiment, ça encore plus,
si
l’une de tes vieilles chansons
préférées
émane
du
juke-box.
et
si le barman est vieux
et
un peu fatigué et un tout petit peu
sage
c’est
bon de voir où il
est
ou ce qu’il fait –
laver
les verres ou s’appuyer
contre
le comptoir ou
s’en
jeter un petit
en
douce
et
quoi qu’il fasse
c’est
toujours sympa rien
que
de le voir un peu,
de
constater qu’il a sa chemise
blanche.
la
chemise blanche est une
toile
de fond importante à
qui
et avec qui
boit.
on
écoute aussi la
circulation
qui passe,
voiture
après voiture.
ce
n’est pas une écoute
délibérée
– plutôt spon
ta
née.
et
c’est au mieux quand
il
a plu
et
qu’on peut entendre les
pneus
sur la
rue
mouillée.
le
bar est le meilleur
endroit
où se cacher.
le
temps tombe sous
ton
contrôle, du temps pour
patauger,
du temps où on ne fait
rien.
on
n’a besoin d’aucun gourou,
d’aucun
dieu.
rien
à attendre
que
soi-même
et
rien de perdu
pour
l’
inattendu.
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