mon
fidèle serviteur indien
j’ai
tendu la main pour allumer
la
lumière, la lumière était déjà
allumée.
j’étais en piteux état. « Hudnuck ! »
j’ai
braillé à mon fidèle serviteur
indien.
« baise mes couilles, » il m’a répondu.
dans
la pénombre
je
l’ai vu sur le canapé avec
ma
femme. je suis sorti
et
j’ai soufflé dans mon clairon.
3
chameaux ont répondu à mon appel, et sont arrivés
en
courant à travers le jardin.
« Hudnuck ! »
j’ai braillé.
« doucement
les basses, papa, » il m’a répondu,
« tant
que j’ai pas fini. »
j’ai
soufflé dans mon clairon, rien ne s’est passé,
il
était plein de salive et
de
larmes.
Hudnuck
est sorti sur la
véranda,
en remontant sa fermeture-Éclair.
« je
veux une augmentation, » il m’a dit,
« je
travaille pour rien. »
« et
moi, je vis pour rien, Hud :
tu
ne comprends pas que
je
suis un homme brisé ? »
« parle
pas comme ça, » il m’a dit,
« tu
as une jolie femme. »
ma
femme est sortie sur la
véranda.
« qu’est-ce que tu prends
au
petit déjeuner, mon chéri ? » elle
a
demandé.
« des
œufs au bacon. » j’ai répondu.
« pas
toi, imbécile ! » elle m’a
fait d’un ton brusque.
« entrecôte
et saucisse de foie » a dit
Hudnuck.
« merci,
mon chéri, » a dit ma jolie
femme,
revenant dans notre
nid.
j’ai
soufflé dans mon clairon. un corbeau a répondu.
Hudnuck
m’a arraché le clairon
des
mains. il l’a essuyé
sur
le plastron de ma plus belle
chemise.
(il la
portait.)
il
a joué « Hearts and Flowers »
sur
cette saleté de truc. des larmes
ont
empli mes yeux.
j’ai
décidé de lui donner une
augmentation.
en jetant un coup d’œil, je l’ai vu
tordre
mon clairon
en
forme de croix tout en
sifflant «
It Ain’t Gonna
Rain
No More. »
il
avait des mains fortes, sensibles,
belles.
j’ai baissé les yeux sur les miennes.
d’abord,
je n’ai pas réussi à les trouver. puis rapidement
je
les ai sorties de mes poches
et
je l’ai
applaudi.
Copyright Yves Sarda pour la traduction française
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