couché
couché
et attends comme
un
animal
*
la
tragédie des feuilles
Je me suis réveillé, en pleine sécheresse,
les fougères étaient mortes,
les plantes en pot, jaunes comme du
maïs ;
ma femme était partie,
les bouteilles vides comme des cadavres
saignés à blanc
me cernaient de leur inutilité ;
le soleil faisait encore du bien, pourtant,
et le mot de ma propriétaire se craquelait
en beauté,
d’un jaunissement sans exigence ; ce
qu’il me fallait maintenant,
c’était un bon comique à l’ancienne, un
bouffon
blaguant la douleur absurde ; la
douleur est absurde
parce qu’elle existe, rien de plus ;
j’ai rasé avec précaution avec un vieux
rasoir
l’homme qui avait été jeune autrefois et
dont on
disait qu’il avait du génie ; mais
c’est ça, la tragédie des feuilles,
les fougères mortes, les plantes
mortes ;
et je suis entré dans une salle sombre
où trônait la propriétaire,
exécrante, point final,
m’expédiant en enfer,
en agitant ses bras gras et suants
et réclamant en criant
à grands cris le loyer
parce que le monde nous avait tous les deux
floués.
Copyright Yves Sarda pour la traduction française
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