Au jeune homme que j’étais encore en
1979, Cioran conseillait, alors que nous échangions quelques propos dans son
appartement rue de l’Odéon :
«Ecrivez des fragments, il y a
plus de vérité dans le fragment».
Je vois très bien ce qu’il veut dire. Mais
je viens aussi de rouvrir Chamfort, son moraliste préféré, et je
tombe sur l’avertissement que celui-ci nous fait au début de ses Maximes et pensées :
«Le paresseux et l’homme médiocre donnent à la maxime une généralité
que l’auteur, à moins qu’il ne soit lui-même médiocre, ce qui arrive
quelquefois, n’a pas prétendu lui donner.»
Qu’en conclure, sinon que le fragment,
la maxime sont des vérités tout à fait singulières ?
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