lundi 28 décembre 2015

Bukowski poète, se couper en se rasant

se couper en se rasant

Ce n’est jamais tout à fait bien, il a dit, ce dont les gens ont l’air,
la façon dont la musique sonne, la façon dont les mots sont
écrits.
ce n’est jamais tout à fait bien, il a dit, toutes les choses qu’on nous
enseigne, toutes les amours qu’on poursuit, toutes les morts qu’on
meurt, toutes les vies qu’on vit,
elles ne sont jamais tout à fait bien,
elles sont très loin d’être bien,
ces vies qu’on vit
l’une après l’autre,
empilées là alors que l’histoire,
le gâchis de l’espèce,
l’écrasement de la lumière et de la voie,
ce n’est pas vraiment bien
c’est loin d’être du tout bien
il a dit.

est-ce que je ne le sais pas ? j’ai
demandé.

je me suis éloigné du miroir.
ça a été le matin, ça a été l’après-midi, ça a été le
soir

rien n’a changé
c’était figé à sa place.
quelque chose a clignoté, quelque chose s’est brisé, quelque chose est
demeuré.

j’ai descendu l’escalier et je suis
rentré dans ça.

Copyright Yves Sarda pour la traduction française


2 commentaires:

  1. Bravo pour toutes ces belles traductions d'un Bukowski poète largement méconnu !
    Juste une remarque ortho-typographique : ça a été le matin, ça a été l’après-midi, ça a été le soir
    devrait s'écrire
    ç'a été le matin, ç'a été l’après-midi, ç'a été le soir
    Amicalement.

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup pour votre écho !
    «ça a été le matin» ou «ç'a été le matin» semble un point discussion très controversé si l'on se balade sur le Net.
    Bien cordialement.

    RépondreSupprimer