explosé au premier
souffle
de plus en plus à court
de jours
alors que la rampe
d’escalier luit
au premier soleil du
matin.
il n’y aura plus de
repos
même dans nos rêves.
à présent, tout ce qu’il
reste à faire c’est de
recomposer
les instants brisés.
quand même exister
semble une
victoire
notre chance sûrement est alors
devenue mince
plus mince qu’un flux
sanglant
vers la mort.
la vie est une chanson
triste :
nous avons entendu
beaucoup trop de
voix
vu beaucoup trop de
visages
beaucoup trop de
corps
le pire ça a été les
visages :
une sale blague que
personne
ne peut comprendre.
des journées barbares
absurdes se totalisent
sous le crâne ;
la réalité est une
orange
sans jus.
il n’y a aucun plan
aucun dehors
aucune divinité
aucun moineau de
joie.
on ne peut comparer la
vie à
rien – c’est
une perspective trop
monotone.
relativement parlant,
on n’a jamais manqué de
courage
mais, au mieux, nos
chances
sont restées faibles
et
au pire,
immuables.
et ce qui a été le
pire :
non pas que nous les
ayons
gaspillées
mais qu’elles aient été
gaspillées
sur nous :
sortant de
la Matrice
piégés
dans la lumière et
l’obscurité
accablés et transis
seuls dans la zone
tempérée d’une
souffrance débile
aujourd’hui
de plus en plus à court
de jours
alors que la rampe
d’escalier luit
au premier soleil du
matin.
Copyright Yves Sarda pour la traduction française
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