dimanche 11 janvier 2015

Bukowski poète, le sabre.

le sabre

en regardant la télé
tard le soir
il y a ce
Chinois
il est très bon
au sabre
il coupe
des têtes
ou
l’enfonce droit
au travers ou
tranche
des gorges

du sang jaillit
des têtes roulent comme
des nems

le film a
été tourné en
Orient
par conséquent est
crédible

je fume et
bois
dans le noir

songeant

ma tête est
encore
sur mes épaules

alors que
cet homme
tue 6 ou
7 hommes en 3
minutes

pendant qu’assis
je le regarde

pas même
chagriné pour
les assassinés

car
ce qui est
important

c’est qu’un homme
fasse
bien
son
travail

bien entendu
ce qui n’est
pas important
est nécessaire
aussi

souvent
c’est
la même chose :
l’important et
le pas
important

ma tête est
encore
sur mes épaules

je l’abreuve
d’un verre
que je me
verse

et

continue
à regarder
le film :

chaque homme
seul
à jamais.



Copyright Yves Sarda pour la trad. française

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