dimanche 13 septembre 2015

Bukowski poète, me voilà

me voilà
soûl à 3 heures du mat ma 2ème bouteille de vin
tirant à sa fin, j’ai tapé d’une dizaine à 15 pages de
poésie
un vieil homme
rendu fou par la chair des jeunes filles dans ce
crépuscule qui va s’amenuisant
le foie foutu
les reins bien partis pour l’être
le pancréas à plat
tension artérielle au top

tandis que la peur des années gaspillées
rigole entre mes orteils
aucune femme ne veut vivre avec moi
aucune Florence Nightingale pour veiller
sur moi.

si j’ai une attaque je resterai allongé ici pendant six
jours, mes trois chats affamés déchirant la chair
de mes jambes, poignets, tête

la radio diffusant de la musique classique.

je me suis promis de ne jamais écrire de poèmes de vieillard
mais celui-ci est marrant, vous voyez, excusable,
car j’en ai
encore en réserve
ici à 3h du mat et je vais retirer cette feuille de
la machine
me verser un autre verre et
en insérer une autre
faire l’amour à cette nouvelle blancheur toute fraîche

avoir peut-être de la chance
à nouveau

d’abord pour
moi
ensuite
pour vous.

Copyright Yves Sarda pour la traduction française


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