vendredi 4 décembre 2015

Bukowski poète, les golfeurs

les golfeurs  

en roulant à travers le parc
je remarque des hommes et des femmes qui jouent au golf
au volant de leurs voiturettes électriques
sur un gazon de table de billard,
ils ont mon âge
mais leurs corps sont gros
leurs cheveux gris
leurs visages de la pâte à gaufres,
je me rappelle avoir été effrayé par le mien propre
couturé, et méchant comme des fourmis rouges
qui me regardait dans la glace d’un grand magasin
les yeux fous fous fous
je roule plus loin et me mets à chanter
en inventant le son
un chant de guerre
il y a le soleil
et le soleil dit, bravo, je te connais,
le volant est plein d’humour
le tableau de bord s’esclaffe,
vois, tout le ciel le sait
je n’ai menti à rien ni à personne
même la mort aura des issues
comme un théâtre dans le noir.
je stoppe à un panneau stop et
tandis que le feu brûle les arbres les gens et la ville
je sais qu’il y aura un endroit où aller
et une voie à suivre
et que rien n’a besoin d’être à jamais
perdu.

Copyright Yves Sarda pour la traduction française



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