jeudi 3 décembre 2015

Bukowski poète, pas une lady Godiva

pas une lady Godiva

elle est arrivée chez moi bourrée
à califourchon sur un daim dans la véranda en façade :
tant de femmes veulent sauver le monde
mais n’arrivent pas à bien tenir leur cuisine,
mais moi
on est passés à l’intérieur où j’ai allumé trois bougies
rouges
servi du vin et pris des notes sur
elle :
         latitude derrière
         longitude de
         vant.  et le
         reste. stupé
fiant. une femme comme celle-ci
pourrait trouver
un zinnia à Hot Springs
         Arkansas.

on a mangé de la venaison pendant trois semaines.
puis elle a couché avec le propriétaire pour m’aider à payer
le loyer.
alors je lui ai trouvé un boulot de serveuse.
je dormais toute la journée et quand elle rentrait
j’étais plein de la brillante conversation qu’elle
adorait
tellement.

elle est morte rapidement un soir quittant ce monde
à peu près comme il avait
été.

maintenant je me lève tôt et
descends sur les quais de chargement et attends que
choux
oranges
pommes de terre
tombent des camions ou qu’on
les jette.

à midi j’ai mangé et je dors
en rêvant que je paie le loyer
avec de gros morceaux de plastique numérotés
émis par un monde
meilleur.


Copyright Yves Sarda pour la traduction française 

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