mercredi 30 mars 2016

Bukowski poète, ah ça, j'étais un homme à femmes

ah ça, j’étais un homme à femmes

tu
te poses des questions sur
l’époque
tu croquais les femmes
comme un fou furieux
qui avait le champ libre
avec ce dédain
complet pour
culottes, torchons
photos
et tous les autres
accoutrements-
comme
l’enchevêtrement des
âmes.

qu’est-ce que
tu essayais de
faire
essayais de
rattraper ?

c’était comme une
chasse.
combien
tu pouvais en
emballer ?
en
draguer ?

noms
chaussures
robes
draps, salles de bains
chambres à coucher, cuisines
arrière-
salles,
cafés,
animaux de compagnie
noms des mêmes,
noms des enfants ;
petits noms, noms de
famille, pseudos.

tu as prouvé que c’était
facile.
tu as prouvé qu’on
pouvait le faire
encore et
encore,
ces jambes haut
levées
derrière toi
en  grande
partie.
Ou
elles étaient dessus
ou
tu étais
derrière
ou les deux
de côté
plus
d’autres
inventions.

chansons à la radio.
voitures garées.
voix au téléphone.
les verres qu’on
sert.
les conversations
stupides.
aujourd’hui tu sais
que tu n’étais qu’un
salaud de
chien,
un escargot enroulé autour
d’un escargot-
coquilles gluantes sous le
soleil, ou par les soirées brumeuses,
ou dans le noir du
noir.

tu étais
l’idiot
de la nature,
qui ne prouvait rien mais
était prouvé.
pas un homme mais un
plan
qui se déployait,
ne fourrant pas mais
étant
transpercé.
aujourd’hui
tu sais.

alors
tu croyais être
si malin
si mufle
si mec-mec
si mauvais garçon.

souriant au-dessus de ton
vin
en préparant ton prochain
coup.

quelle
perte de temps
tu étais.

toi le grand
chevaucheur
toi, l’Attila des
ressorts et
d’ailleurs

tu aurais pu
dormir pendant tout ce
temps-là
et tu n’aurais
jamais manqué
à personne

jamais manqué
à personne
du
tout.


Copyright Yves Sarda pour la traduction française. 

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